2012ko udaberrian Atharratzeko zahar-etxean bizi den Jean-Louis Ager apaizak artikulu hau plazaratu zuen Johañe Pitrau hil eta gutxira. Elkarren oso lagunak izanak ziren. Oharra, dokumentua bere horretan frantsesez eskaintzen dugu, Larruneko erreportaje nagusiaren informazio osagarri gisa.
Par Monsieur l’Abbé Jean-Louis Aguer
“Nous l’avons tué... Nous sommes des assassins!”. C’était, en ce dix-neuf Juillet 1975, la confession brutale et émouvante d’un ami de Jean Pitrau, au sortir de la messe des obsèques. Dans une église ondée, la cérémonie, sobre mais recueillie venait de s’achever... Et tandis que au milieu des yeux embués, l’immense cortège se dirigeait vers le cimetière de Sorholus, chacun pouvait méditer les paroles de l’Ecriture entendues au cours de la cérémonie: “Ce que vous aurez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à Moi que vous l’aurez fait”.
Cortège impressionnant! La dernière victoire de Jean! On disait de lui qu’il était cause de divisions, qu’il était isolé, seul! Et voici que par centaines ils étaient tous là: dirigeants d’organismes officiels, responsables d’associations ou groupement d’agriculteurs, prêtres de Soule ou d’ailleurs, cultivateurs de visage buriné venus d’Ossau, Aspe ou Garazi, objecteurs de conscience et volontaires civils... tous unis par le souvenir ou la reconnaissance! Etrange puissance d’un jeune cultivateur qui, par delà la mort, conviait les hommes, avec lesquels il s’était parfois durement affronté, à s’unir pour de nouveaux combats.
En voyant une foule si nombreuse venue d’horizons si divers, certains ont cru devoir s’indigner et crier “à la récupération”. La renommée et le prestige de Jean n’appartiennent à personne. Tous nos jugements sont si dérisoires face à la brutale réalité qui doit nous conduire à un loyal examen de conscience: “Nous sommes des assassins”. Nous qui avons miné les forces d’une constitution qui nous paraissait aussi rude que ces pentes escarpées de Botchu Betz sur lesquelles, quelques jours avant sa mort, Jean Pitrau travaillait pour frayer un passage mois dangereux aux brebis du cayolar d’Ardané... Oui, nous avons tué un homme!
Il avait 45 ans: l’âge où l’homme mûri par l’expérience, acquiert sa plénitude et sa pleine efficacité. Il était né, en effet, en 1929, à la ferme Erbinia, bâtie sur un des éperons qui prolongent les pentes du Mont Arhane. Dans le bouillant organisme de Jean se mêlaient étrangement le sang basque et le sang béarnais de sa grand’mère. Est-ce la raison pour laquelle Jean qui parlait avec tant d’aisance le souletin et le béarnais, était attiré aussi bien par les problèmes de Garazi que par ceux du Baretous, d’Aspe ou même d’Ossau?
Peut-être es-ce aussi parce que le splendide panorama qu’il découvrait de sa chambre, unissait en un seul horizon, l’immense zone d’agriculture montagnarde: toutes les vallées pyrénéennes semblent, en effet, converger vers cette ferme qui s’élève altière face aux prestigieux pics d’Orhy, d’Anie, du Balaïtous ou du Midi de Bigorre...
C’est d’ailleurs ce même panorama qui s’était offert au petit Jouhagné qui se rendait (sans grande envie…) à l’école d’Arhagné en suivant le sentier montagnard qui surplombe la vallée...
Ce fut la seule école qu’il fréquenta. À 14 ans, il s’attelait au dur travail de la ferme, trouvant autour de lui, l’exemple de parents très ouverts, pour lesquels, déjà, la culture humaine et le cadre de vie étaient importants. Bien qu’isolée, alors, en pleine montagne, Erbinia n’avait rien à envier aux belles maisons de nos bourgs: des fleurs à profusion, des planchers rutilants sentant la cire fraîche, d’énormes sparagus soignés avec amour, accueillaient les amis venus rendre visite à Clément et Lucie ses parents, à l’oncle Albert, à Madeleine et Pierrot, ses frère et soeur.
C’est dans cette chaude atmosphère familiale que Jean, tout en s’activant aux travaux de la ferme, se lança dans la réflexion et l’étude. Adolescent, il comprenait déjà combien l’instruction et la culture manquaient trop souvent aux agriculteurs. Aussi, s’inscrivit-il d’abord pour 3 années, puis à nouveau, pour trois autres, aux cours par correspondance du Père Fort de Purpan. Chaque matin, sa mère le découvrait, levé bien avant l’aube, perdu dans un fouillis de cours polycopiés ou de ramettes de ce “papier-ministre” auquel il demeura fidèle toute sa vie.
Au retour de son service militaire, il s’attacha avec plus d’ardeur encore à ses études tout en ne négligeant point les applications concrètes et pratiques autour d’Erbinia. Ce double travail ne l’empêchait point d’approfondir sa mission d’homme et de chrétien, en militant dans cette J.A.C. qui l’avait éveillé aux problèmes du monde rural. Il suivait avec assiduité les week-ends de réflexion ou de retraite organisés d’abord par l’abbé Sallabert, puis par l’abbé Pierre Charriton ou l’abbé Thomas Uthurry, son voisin et ami. Rien ne l’arrêtait: Je me souviens, en particulier, de cette retraite à Aguerria, à laquelle, par un temps de neige, Jouhagné se rendit, à pied, à travers la Madeleine et la série de côteaux qui conduisent à Mauléon. “Ça m’a aidé à réfléchir davantage” disait-il à ceux qui s’étonnaient de son courage et son endurance.
Et ce fut bientôt le combat pour le syndicalisme agricole auquel il voulait apporter un renouveau d’audace et de jeunesse. Bien vite l’agacement s’empara de lui. Il lui semblait, en effet, que le syndicalisme, jeune et moins jeune, était trop préoccupé par les problèmes de la plaine alors que la montagne était atteinte d’asphyxie et de mort lente... Sentant que sa voix n’était pas assez e´coutée, ni par les responsables d’associations, ni même par ses amis agriculteurs de Soule, il voulut mettre chacun en face de la réalité, en lançant la fameuse “enquête montagne” qui devait mettre, en pleine lumière, le drame qui affectait les “zones de montagne”: la disparition de la petite propriété, la difficile mécanisation faute de machines appropriées, le dédain que nombre de filles manifestait à l’égard des paysans, la multiplication des fermes où des vieux garçons et de vieux parents souffraient de leur solitude, l’absence de routes pour désenclaver des fermes isolées, etc.
C’est d’ailleurs ce dernier problème qui poussa Jean Pitrau à s’engager dans la politique (il no pouvait sentir ce mot... dans la bouche des politiciens) pour siéger, durant 12 ans, au Conseil municipal de Tardets et le représenter au Syndicat de Soule. Présence remuante et parfois bien encombrante, mais présence qui lui permit avec l’aide de son ami Jean Mendicouague, de Monsieur Beguerie et do son équipe, de tracer des routes vers toutes les maisons de Tardets, puis vers les cayolars de montagne. Il n’hésitait pas d’ailleurs à “mettre la main à la pâte”, bouleversant les plans savamment établis ou exposant sa vie pour aller, avec son voisin, désamorcer les mines qui se révélaient trop dangereuses...
Lorsque la Madeleine, qui lui était si chère, fut à moitié détruite par un vent violent, c’et Jean encore qui traça, avec Monsieur Lissonde, cette belle route d’accès qui devait conduire les matériaux jusqu’au plateau inférieur (la rampe d’accès à la chapelle avait été interdite, à l’époque, par la commission de sites). C’est lui également qui stigmatisa les énergies pour restaurer en un temps record, (3 mois), le sanctuaire qui semble veiller sur sa ferme.
Et le combat continuait. Se rendant compte que le pays ne saisissait pas encore assez clairement le problème humain de la montagne, il lança l’A.S.S.A.M., l’association au service de l’agriculture de montagne, dont il devint le premier président national. Pour créer les sections de l’ASSAM et attirer l’attention des pouvoirs publics, il se jeta, jour et nuit, dans une harassante campagne qui le conduisait de Baigorry à Laruns ou Paris en passant par Pau, Arette, Accous ou l’austère Larzac. Il était là, entièrement disponible, toujours prêt à répondre au moindre appel, n’hésitant pas à aller de nuit, animer telle réunion ou tel débat au volant de sa vieille 2CV qui portait, sur ses flancs, les stigmates du martyre que lui faisait endurer un chauffeur toujours pressé.
Comme s’il sentait que sa vie serait brève, il multipliait les sessions de formation (il avait réussi à avoir brillamment son diplôme officiel d’animateur), les interviews à la radio, à la télé, les face à face à la préparation desquels il passait des nuits entières, compulsant Journaux Officiels, archives, documents anciens, publiant articles et circulaires, répondant aux organisateurs de conférences ou de tables rondes. Oh, hélas! Ses démarches n’étaient pas toujours couronnées de succès. Sans doute, trouva-t-il toujours auprès de lui des amis sûrs et dévoués (et je pense à ses voisins de Tardets, de Barcus ou d’ailleurs, mais, petit à petit, tous ceux que dérangeaient les initiatives du militant ou le rude franc-parler de l’autodidacte se détournaient de lui et sapaient son action par des railleries ou des attaques bien injustes: “C’est un révolutionnaire... un dangereux gauchiste... D’ailleurs voyez qui il fréquente...” Et, de fait, tous ceux qui souffraient de la société actuelle ou récusaient sa façon de vivre et d’agir, se groupaient autour de Jean: amoureux de la nature, membres de Jeunesse et nature, de Jeunesse et Reconstruction, service civil international, adversaires de la société de consommation, objecteurs de conscience, jeunes désireux de sortir de leur état qui les conduisait à la déchéance, etc... Tous montaient vers le havre de paix qu’était ERBINIA. Tous venaient en volontaires, animés des meilleures intentions mais parfois incapables de s’accrocher au dur travail de la terre, préférant la discussion au maniement de la fourche ou de la pioche. Jean les acceptait, les écoutait, les encourageait. Quelle patience pour notre bouillant militant! Et que de dévouement pour Anita sa femme qui, avec un courage admirable, avait à faire face à cette invasion. Il n’est pas de tout repos d’être la femme d’un militant, surtout lorsqu’il s’appelle Jean Pitrau. Chacun se représente aujourd’hui ce, qu’en maîtresse de maison avisée, elle a eu à supporter de soucis, de fatigues et de souffrances en s’associant au travail de son mari. Nous sommes aussi tous coupables envers celle qui, le soir venu, avait à passer des heures d’inquiétude et d’attente parce que, nous –avec parfois désinvolture- nous avions appelé jean à une de ces réunions qui nous paraissaient décisives e qui se multipliaient parfois à l’infini. Nous avions tant besoin de la caution de cet homme exceptionnel. Chère Anita, et vous Françoise et Maité, ses enfants, pardon...
C’est avec le tremblement de terre d’Août 1967 que Jean donna la mesure de ses capacités d’homme et d’organisateur, galvanisant les énergies, allant au secours de ceux qui lui paraissaient les plus faibles, de ceux qui se sentaient incapables d’établir un dossier. Son attention fut bien vite attirée par le problème des fermes isolées de Ste. Engrace, Montory, Arette, Borde ou d’ailleurs qui voyaient leurs efforts de reconstruction retardés par la manque de routes ou l’assèchement des sources. Il y avait aussi tant de récoltes à sauver avant l’hiver! Jean Pitrau lança, alors, avec le concours d’autres associations, le service d’entraide aux sinistrés, appelant toutes les bonnes volontés à assurer gratuitement des journées de travail au service des plus deshérités. Il se trouva, bientôt, à la tête d’une armée de plus de 700 volontaires. Pistes accessibles aux tracteurs, captations de sources nouvelles, adductions d’eau, implantation de nouveaux hangars agricoles, accaparèrent les forces de cette foule anonyme et généreuse venue aussi bien du Bic-Bilh que de St. Pée-sur-Nivelle ou Urrugne. Et pourquoi ne point mentionner les suggestions qu’au sein du Secours Catholique il prodiguait pour venir le plus rapidement et le plus rationnellement possibles au secours de ceux qui étaient les plus démunis!
C’est peut-être à l’occasion de ce séisme que se manifesta un des côtés les plus surprenants de la personnalité de Jean Pitrau! On en faisait un rabat-joie... On l’accusait de noircir le tableau de l’agriculture de montagne, de décourager les jeunes, etc... Bref, c’était pour certains le prophète de malheur... semblable à ceux qui, aujourd’hui, à travers tout le Pays Basque no savent plus que se lamenter inutilement sur les malheurs du Pays et plus particulièrement de la SOULE, devenue, sous leur plume ou leur voix pleurnicharde, “Gaicho Chuberoua”.
Non, Jean n’était pas pessimiste. Il n’aurait pas mené, sinon le combat entrepris. Il voulait faire prendre conscience des problèmes de la montagne. Il voulait un sursaut d’énergie, et, bien souvent il s’est interrogé pour savoir si son action ne menait pas au découragement. Au fond de lui-même, il se voulait optimiste e je me souviens encore de cet “accrochage” avec le Père Grandin [Paul Grandin izan liteke, fraide dominikoa, Lyonen Le Corbusierrek eraikitako Tourette konbentuko buru izan zena, kristauen eta maxisten arteko elkarrizketa bultzatu duen Thomas More zentroaren fundatzaileetakoa, konfirmatzeko datuak]. Le renommé sociologue lyonnais faisait une enquête sur le pays: jusque là, il n’avait entendu que les doléances de ceux qui estimaient que tout allait mal. Le Père Grandin fut soudain ébloui par l’optimisme réaliste de Jean Pitrau qui, tout en mesurant les difficultés de la tâche exposait avec clarté quelles étaient les raisons de sa confiance: prise de conscience des problèmes par les jeunes, création de jeunes foyers dans le monde agricole, dynamisme de certains agriculteurs et artisans ruraux, changement de mentalité des filles qui n’hésitaient plus à se marier avec un agriculteur, désir de vivre dans le pays et cela malgré la pression de certain parents, refus d’écouter ces voix trompeuses de l’été qui susurraient à l’oreille des jeunes: “Venez à Paris... Vous aurez une bonne situation... et puis on rigole etc...” Le Père Grandin fut étonne par ce courage et cette confiance dans l’avenir qui faisaient aussi partie de la personnalité de Jean Pitrau. On l’oublie trop aujourd’hui...
Jean donnait d’ailleurs lui-même l’exemple de la confiance en défrichant de vastes étendues, en édifiant une imposante bergerie ou en se lançant dans nouvelles cultures. Sa soif de connaissance s’étendait à tous les domaines. On remarquait sur sa table de travail aussi bien les revues professionnelles que “Science et avenir” qu’il épluchait minutieusement ou la “Vie Catholique” qu’il affectionnait particulièrement.
Son esprit était toujours ouvert à la recherche. On l’a comparé à un nouveau Gustave Thibon... [laborari eta filosofo frantsesa, Probentzako Saint Martin 1903-2001]... Et, de fait, jean Pitrau avait sa philosophie de la vie que nombre de journalistes résumaient en ces lignes tirées de l’une de ses conférences: “Il y a ceux qui conjuguent le verbe Avoir et ceux qui conjuguent le verbe Etre”. Pour Jean, L’Etre comptait plus que l’Avoir et il appliquait concrètement ces principes dans sa vie en vivant dans la pauvreté absolue. “Il faisait toujours passer les affaires des autres avant les siennes ou celles de sa famille” confiait une de ses voisines. Il lui était alors plus facile de dénoncer les profiteurs et de lutter, non pont tellement pour une société meilleure, mais pour des hommes meilleurs. “La première réforme des structures à faire, c’est celle de nos cerveaux” expliquait-il au journaliste Claude Jouin venu faire un reportage en Soule pour Agri 7 jours et Panorama. “Nous n’avons plus le droit de laisser les femmes et les enfants travailler comme des bêtes”.
Pour lui, il ne s’agissait pas tant d’assister des hommes que de réveiller, en eux, un dynamisme assoupi, pour les lancer dans le combat de la vie. “L’assisté d’hier doit devenir le militant de demain”.
Et, de fait, grâce à l’ASAM, beaucoup ont mieux réalisé le pourquoi de la lutte pour la survie des montagnes. Les théories savantes sur l’organisation de l’agriculture, les investissements, les bilans d’exploitation peuvent fort bien s’appliquer à l’agriculture de plaine. Mais, dans la montagne, les problèmes sont différents. Avec son langage imagé, Jean faisait comprendre aux services intéressés que, sans le cultivateur, la montagne devient un désert et il citait à l’appui de ses dires: les champs infestés de vipères, le gibier disparu, les ruisseaux aux lits envahis d’algues, les berges dégradées, etc... Il soulignait aussi avec émotion le drame provoqué par “ces jeunes qui laissent leurs vieux parents seuls devant une terre qu’ils n’on ni la force de travailler ni le courage de quitter”.
On comprend dès lors qu’il se soit jeté corps et âme dans l’âpre bataille du Larzac où les cultivateurs l’accueillaient comme un prophète.
“Sans le paysan de la montagne tout meurt et se transforme en désert. Il faut ensuite des investissements considérables pour rendre la montagne accessible aux citadins qui viennes chanter les charmes des hauteurs (tout en ne méprisant point leurs douillets appartements de Bordeaux ou de Paris)”. D’où ce combat aux formules-choc pour que l’on vienne en aide au “cantonnier de la montagne” ou à la “vache-tondeuse”. Et pour montrer que la montagne ne bénéficiait pas assez de la sollicitude du pays Jean Pitrau assénait à ses interlocuteurs toute une série de chiffres dans lesquels apparaissait, comme un gouffre, la fortune que coûtent à l’ensemble du pays les services publics de Paris ou des métropoles. “On chauffe les rues de la capitale alors que des fermes n’ont pour tout accès que des sentier muletiers le long desquels accouchent des femmes que l’on descend vers l’ambulance”.
Et le combat a porté puisqu’aujourd’hui, une aide a été accordée aux exploitations des régions classées “zone de montagne”. Jean voulait étendre ces régions à d’autres villages et c’était le sens des efforts qu’il déployait ces derniers mois. Il voulait, à tout prix, réveiller l’apathie du monde agricole, utilisant pour cela l’arme si puissante de l’image-choc. Chacun se souvient encore de l’exposition “Les montagnards son las” (sic), dans laquelle, de mordantes légendes venaient arracher, à d’admirables photos, un message qui impressionnait visiteurs et touristes.
Son dernier combat aura été celui de l’école d’ARHAGNE. Il réussit, grâce à son dynamisme et à des articles parus dans divers magazines à attirer l’attention des français sur le problème douloureux des écoles de montagne. Elles paraissent condamnées, non seulement en raison de la dépopulation des hameaux, mais aussi de la politique de centralisation qui voudrait faire des écoles de chefs-lieux de canton mieux équipées “des centrales pédagogiques”.
A travers une idée excellente dans l’esprit des planificateurs Jean Pitrau, en père de famille avisé, percevait le problème humain du petit enfant attendant, à 7 heures du matin, un car de ramassage et devenant trop souvent déraciné, perdu dans la massa ou le moule d’une classe surchargée.
Avec l’aide de voisins très sûrs, avec celle de généreux donateurs, avec celle aussi d’Anne Godement, l’école d’Arhagne a survécu malgré les pressions, les menaces ou même les ricanements de ceux qui se gaussaient de voir se dérouler une opération-suicide.
Opération-suicide? Voire... car avec la révolte des habitants d’Arhagné et cette d’autres villages de montagne, l’administration a dû quitter les vues de l’esprit sur la technicité et la rentabilité pour maintenir, ouvertes, des écoles de régions déshéritées. Le combat a été payant... non peut-être pour Aragné mais pour des centaines d’autres enfants, des Pyrénées, des Cevennes ou de la Lozère... Et c’est aussi un titre de reconnaissance que les familles de la montagne française doivent à leur héroïque défenseur.
Il faut aussi parler de lui. Oh! Sans doute, quelques esprits chagrins ironiseront-ils en invoquant je ne sais quelle “récupération”. Certains ne sont-ils pas scandalisés de voir plus de “20 curés” participer à ses obsèques? Connaissant Jean Pitrau pour l’avoir suivi (un peu essoufflé!) depuis son jeune âge, je suis sûr que Jean a du sourire... Jean Pitrau, en effet, n’avait pas peur d’affirmer sa foi puisée au sein d’une famille qui a donné une religieuse au monde des souffrants. C’est la foi que poussait notre défunt à aller vers ses frères les plus faibles. D’une fidélité exemplaire aux sacrements de l’Eucharistie et de Pénitence, quelles que soient les circonstances, il allait de l’avant puisant sa force, dans la prière... et sa science de l’homme dans les encycliques et lettres des papes (oh! Ironie en ces jours où il est de mode présenter Paul VI comme un faible et un timoré angoissé!) Jean avait en mains tous les documents pontificaux qu’ils aient nom Mater et Magistra, Pacem in Terris ou Populorum Progressio. Il affectionnait tout particulièrement ce dernier document doint il connaissait des pages par coeur. Combien de fois ne lui est-il pas arrivé de citer de passages entiers dans les discussions passionnées. Il me souvient même d’un jour où, ses interlocuteurs médusés, vinrent demander au presbytère si, dans les documents pontificaux, il y avait telle ou telle affirmation!
Barakaldoko Udalak 11.800 euroko isuna ordaintzea eta gauez hiru hilabetez ixtea exijitu dio Bizkaiko enpresari. Abuztuaren amaieratik txistu etengabe, desatsegin eta jasangaitza igortzen du inguru zabalean entzuten dena.
Save the Children erakundearen esanetan, Gaza iparraldeko 130.000 haur artatu gabe daude 50 egunez, gutxienez.
Hainbat ikaslek egin dute salaketa. Irakasleetako bat sexu proposamenengatik eta sare sozialen bidez ikasleei egindako jazarpenagatik salatu dute. Bestea, berriz, ikasgelan izandako jarrera desegokiengatik eta iruzkin sexistengatik.
RR
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Noiz: azaroaren 21ean.
Non: Katakraken (Iruñea) plazan.
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